• Vincent Vosnier
  • 15 Juin 2019

Comment j'ai décidé de passer mon brevet ULM

Depuis tout petit je rêvais de voler. J’ai toujours cru ce rêve complètement inaccessible. J’ai toujours cru que piloter n’était réservé qu’à l’élite, les gens qui gagnaient vraiment bien leur vie.

Je remettais toujours ça à plus tard, quand je serai à la retraite… quand j’aurai une maison à moi finie de payer… jusqu’au jour où un malheureux événement m’a fait comprendre que la vie était parfois bien courte…

Après avoir récupéré de cet événement douloureux, j’ai appris de cette leçon que la vie me donnait. J’ai donc pris ma voiture, et j’ai roulé jusqu’à l’aéroport le plus près de chez moi. Je me suis renseigné sur les démarches à effectuer, et sur les tarifs pratiqués pour devenir pilote d’avion.

J’ai tout d’abord été découragé par les tarifs, il fallait compter environ 120€ de l’heure. De plus le moniteur qui m’a renseigné ce jour là m’a expliqué qu’il fallait impérativement pour « rester en cartes » voler régulièrement au risque de devoir tout recommencer. En faisant rapidement le calcul cela impliquait que je devrais juste au minimum dépenser environ 1500€ tous les ans, et ce toute ma vie (de pilote). Ce budget me paraissait difficile à rassembler pour l’année en cours, et aussitôt revint mon envie de tout planifier. Pourrais-je encore mettre cette somme dans 2 ou 3 ans ? Et si je voulais ajouter des qualifications il me fallait débourser encore. Il y a également une visite médicale périodique à passer chez un médecin « aéro ». Aujourd’hui je suis encore jeune (ou du moins pas trop vieux) et en bonne santé, mais qu’adviendra t’il dans 10 ou 15 ans…

Je suis donc rentré chez moi avec ce sentiment frustrant. Je ne serai pas pilote d’avion…

Quelques semaines plus tard, en allant m’aérer à vélo, je passe tout près de chez moi juste à côté d’un terrain d’aviation assez curieux. Celui-ci semble presque abandonné, mais la pelouse est tondue, et une manche à air toute neuve flotte en haut d’un mât. C’est sûr il y a de l’activité ici…

Je frappe aux portes, je farfouille, j’essaie de trouver quelqu’un… Personne. Je reviendrai donc plus tard. Pendant toute une semaine, attendant le dimanche suivant, je recherche des infos sur internet pour voir de quoi il s’agit. C’est bien un terrain d’ULM.

A ce moment dans ma tête, un ULM est un paramoteurULM Paramoteur ou un pendulaireULM Pendulaire .

Ce n’est pas très grave, pour l’instant ce qui compte c’est voler même si ce n’est pas un avion et qui sait ça va peut-être me plaire ! Certes je ne ferais pas de balades à 300Km de chez moi, mais une idée commence alors à germer. Ces ULM-là combien ça coûte ? Peut-être que contrairement à l’avion (qui ne s’en cachons pas est inaccessible) il est possible de s’acheter un ULM et de voler à moindre coût…

Je retourne donc au terrain récemment découvert le dimanche suivant. J’erre entre les bâtiments avec l’espoir de trouver quelqu’un, mais il n’y a personne. Il n’est pas question de rentrer bredouille cette fois. Un bout de feuille de papier que je déchire, un stylo, je gribouille mon numéro de téléphone, et je le glisse dans l’entrebâillement de la porte.

Je suis rappelé quelques jours plus tard par le président du club. Nous nous rencontrons quelques jours après, on discute, il me montre des ULM dans les hangars, me propose d’aller faire un tour, et mon rêve reprend vie : je vais pouvoir piloter !

Ce petit club est principalement un club de propriétaires, et il n’y a pas de formation en temps normal. J’ai, quelques jours plus tard, la chance de rencontrer un propriétaire d’ULM de ce club qui est moniteur dans un autre club à quelques kilomètres.

Je l’accompagne dans cet autre club, je découvre alors que les ULM ne sont pas tous comme je l’imaginais en rencontrant le G1 :

ULM G1
ULM G1 à l'aérodrome JP Chamignon de Lurcy-Lévis (03)

Vous l’aurez deviné ce club est l’aéroclub Jean-Pierre CHAMIGNON de Lurcy-Lévis. Nous programmons rapidement un petit vol d’initiation, et je m’y vois déjà.

Mon parcours ne s’est pas arrêté là bien au contraire, ce ne fut que le début. J’ai comme précédemment pris tous les renseignements, et les tarifs bien évidement.

Au point de vue des tarifs, rien à voir avec l’avion bien que le G1 y ressemble physiquement.

On m’annonce pour 2018 :

  • 85€ l’heure avec moniteur
  • 75€ l’heure en solo.

De plus, la visite médicale n’est qu’un simple examen chez un généraliste qui se prononce sur la non contre indication à la pratique de l’ULM, comme pour un autre sport.

Et enfin il n’y a pas de nombre d’heure de vol minimum annuel comme pour l’avion . Bien évidement, il y a un minimum raisonnable, mais ce qui m’intéresse en plus de pouvoir peut-être un jour être propriétaire de ma machine, c’est que si j’arrête de voler pendant un an je ne perdrais pas mon brevet. Il est bien évidement plus raisonnable de reprendre avec un moniteur après une interruption, mais il n’y a aucun module obligatoire à repasser, ce n’est qu’un « rafraîchissement ».

Certains penseront tout de suite comment ce déroule le brevet et combien va-t-il me coûter ?

Je vais essayer de synthétiser avec ma vision des choses :

 

Partie administrative :

  1. Visite médical annuelle. Si vous faites du sport il suffit de demander l’aptitude en plus des autres sports, donc pas de surcoût, sinon le prix d’une consultation.

  2. L’abonnement à un club, car pour apprendre il faut adhérer à un club. Comptez environ 80 à 100€ à l’année.

  3. Votre moniteur vous fera une attestation de début de formation à renvoyer à la Direction Générale de l’Aviation Civile, et vous pourrez commencer à voler.

 

Partie théorique et pratique :

  1. Vous aurez à passer le brevet théorique ULM.

    1. Pour cela il vous faudra acheter un livre pour apprendre les règles à la manière du code de la route. N’hésitez pas à poser des questions pour savoir quoi acheter. J’ai personnellement acheté le « manuel du pilote d’ULM » édition 12 de Cépaduès, cependant il est possible qu’au moment où vous lisiez ceci il ne soit plus du tout à jour.

    2. Il faudra ensuite vous inscrire sur le site du « ministère de la transition écologique et solidaire » à un centre d’examen. Le plus proche de chez vous étant le plus simple, en fonction de vos disponibilités. Selon le centre, l’examen sera sur papier ou sur ordinateur. Vous trouverez toutes les infos à l’adresse ci-dessous : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/examens-theoriques-bb-ulm-iulm-telepilote-laplpplah
      Comme pour la voiture, je conseillerai de commencer les vols et la théorie en même temps. On comprend mieux ce que l’on apprend, et ça aide à passer la partie un peu barbante des révision avec le plaisir de voler.

    3. Vous aurez également à passer un contrôle (par votre instructeur) au sol et en vol sur la classe que vous aurez choisit (par exemple ULM classe 3 : multiaxes à Lurcy Lévis)

    4. Vous devrez également passer un contrôle (par votre instructeur) des connaissances au sol (théorique) et en vol (pratique) sur l’utilisation de la VHF si vous êtes amené à l’utiliser.

À Lurcy Lévis les G1 étant équipés de radios, cela fait partie de la formation.

Nos moniteurs étant bénévoles et passionnés, les cours théoriques sont gratuits, et nous préparent à ces épreuves.

 

Le coût :

Certains feront un calcul en additionnant le prix de toutes les heures de vol qu’ils ont effectués du vol d’initiation jusqu’à la détention de leur Brevet.

Tout le monde ne sera pas d’accord avec moi, mais voici ma vision des choses :

Si j’avais déjà mon brevet, le coût de l’heure de vol serai de 75€ (je rappelle que le prix comprend le carburant !). Si j’avais mon propre ULM, l’heure de vol ne serai pas gratuite non plus, il faudrait prendre en compte le carburant et la maintenance de l’appareil.

En considérant que je loue l’ULM avec le carburant et la maintenance comprise, j’estime qu’une heure de formation me coûte 10€ (85 - 75). Car ne nous y trompons pas, le plaisir est aussi dans l’apprentissage.

De plus n’oublions pas que les tarifs sont donnés pour une heure. Libre à vous de ne faire que des vols de 30 à 45 minutes pour réduire la facture (cela ferait avec moniteur 42.50€ pour 30 minutes)

Et parfois quand le budget est serré je pense qu’il faut mieux faire 2 x 30 minutes de vol par mois plutôt qu’un vol d’une heure.

Donc mon brevet me coûte :

  • 30€ d’inscription à l’épreuve théorique. (1fois dans ma vie si j’ai bien bossé ​​​​​​) + le carburant pour me rendre au centre d’examen

  • 80€ par an l’adhésion au club de Lurcy-Lévis

  • Et 10€ par heure de vol de plus que si je volai seul.

Si un mois je ne peux pas trop voler, je me rattrape quelques mois après.

Depuis que j’ai commencé l’ULM, mes proches me font presque toujours le même cadeau pour les Noël, anniversaires et autres occasions : du temps de vol à créditer sur mon compte de vol, ce qui réduit pas mal le coût.

Merci de m’avoir lu, et au plaisir de vous voir bientôt parmi nous.

Un jeune padawan qui un jour sera pilote d’ULM.