- Michel Vizit
- 15 Janvier 2022
Témoignage: Mon premier souvenir d'aviation
Lorsqu’il y a une volonté, il y a un chemin (origine discutable, donc je me l’attribue !)
Mon premier souvenir d’aviation, fut la visite de l’aéroport d’Orly. J’étais jeune, très jeune. Mes
parents m’avaient emmené avec eux visiter la famille de Paris, depuis mon Cantal de naissance.
Plus tard, je me situe dans la cour de récréation du collège à Riom-ès-Montagnes. J’ai dix ans et une discussion est en cours avec mes copains et le pion.
La question m’aborde de la façon dont je vois mon avenir. « Je veux être pilote de chasse » dis-je au pion. Il me dit que c’est une belle ambition, et rajoute que je vais devoir aimer les maths pour atteindre cet objectif.
Plus d’un demi-siècle est passé et j’ai toujours cet épisode dans ma tête. Maintes fois j’ai envisagé de passer mon brevet de pilote ... de ligne, d’aviation d’affaires, ...
J’ai le nez en l’air dès l’approche d’un avion !
Lorsque j’ai commencé à céder mes activités professionnelles, je me suis dit : le moment arrive.
Habitant depuis plus de 20 ans à Lattes, près de Montpellier, je me suis rendu à l’aéroport de Montpellier Fréjorgues, j’ai rencontré les membres de l’aéroclub qui m’ont renseigné sur la faisabilité de mon projet. Avant de rencontrer un instructeur pour ma formation PPL, je dois passer la visite médicale.
Je m’empresse de prendre rendez-vous et le jour J.
J’entends le médecin me refuser son feu vert.
Abasourdi, je communique avec mon oncologue et ma cardiologue, en parle à mon médecin de famille. Rien, nada, malgré les explications et certificats des uns et des autres, feu rouge.
Chez mes amis, je rencontre Eric, un passionné d’aviation, il a son avion et n’hésite pas à l’utiliser pour ses loisirs et au-delà pour certains déplacements d’affaires.
« Passes donc le brevet ULM », me dit-il. Comme je ne sais pas, il m’explique les spécificités et les différences avec l’ULM et je suis conquis !
C’est au début de l’année 2021 que j’ai pris « le taureau par les cornes » ... et ne l’ai plus lâché !
L’aérodrome de Montpellier – Candillargues accueille toutes sortes d’ULM, d’avions légers, d’auto-constructeurs et d’hélicoptères. Je rencontre un instructeur qui me propose un vol découverte sur son Nynja. Cela me plait, j’ai besoin de quelques mois pour achever la transmission de ma dernière
activité professionnelle. Quelques mois plus tard, je me rends à l’aéroclub « Les Ailes Montpellieraines ». Super accueil, je m’inscris courant janvier 2021, je suis 22ème sur la liste
d’attente et le COVID a provoqué un retard dans les formations de 2020 qui ne sont pas toutes achevées. La guigne, me dis-je.
Pas de solution de rechange dans un périmètre proche de mon domicile.
Lors d’une discussion avec mon fils aîné, celui-ci me demande pourquoi ne pas passer mon brevet ULM dans le centre de la France. Il est vrai que j’ai un pied à terre à Souvigny pouvant m’accueillir le temps de me former. Moulins n’a pas d’instructeur, par contre à 30 kilomètres à l’ouest, il y a l’aéroclub de Lurcy-Levis. Coup de fil, Gilles Prenchère – instructeur - décroche, très bon contact, il me conseille d’appeler le Président Gérard Bourgoignon et de voir avec lui.
Le président décroche à son tour, il est en vol ! rendez-vous est pris.
Je me présente au Club, Ils sont présents tous les deux et me proposent un vol pour faire connaissance.
Et là, Bingo ! mon instruction débute mi-mars 2021.
Un après-midi d’été, j’ai été lâché. Je ne m’attendais pas à l’être à cet instant-là. Naturellement, Au fil des semaines, je rencontre les membres actifs du Club, ceux chargés de l’administration de la vie du Club et ceux, essentiels au bon déroulé de l’activité, je parle des mécaniciens au top du top, compétents et ingénieux. Ils font corps autour de Gérard - mémoire vive de l’histoire de l’aéroclub Jean-Pierre Chamignon de Lurcy-Lévis dans l'Allier (03), coprésident, auto constructeur, super « géotrouvetout «.
Vous notez ma satisfaction à être en contact avec la structure de Lurcy-Levis.
Rien n’est feint, tout est juste, de la relation humaine jusqu’à la facturation de la prestation. Si je vous dis qu’en plus, c’est ici que j’ai trouvé l’heure de vol la moins chère de mon parcours initiatique.
Le 7 septembre 2021, je passe mon examen théorique à Aix-en-Provence : reçu, du premier coup !
L’instruction continue, il y a toujours des jours avec et toujours des jours sans. Je le sais, c’est habituel, surtout après quelques dizaines d’années ... de vécu.
Nous sommes en janvier 2022, je suis content du chemin parcouru, et bientôt viendra le moment de la concrétisation : le brevet ! A moi de montrer à mon instructeur que je suis au point.
Bien sûr, le brevet en poche, c’est une belle étape. C’est le début du véritable apprentissage de la pratique du vol, et chaque décollage, chaque atterrissage devra me permettre de préparer soigneusement le prochain et concourir à devenir un vieux pilote, par respect à minima pour nos anciens et d’abord pour moi même !